Vos vaches vous parlent Abreuvement : les vaches doivent pouvoir boire sans soif
Ressource. L’eau représente l’intrant le moins cher et le plus important en quantité !
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Une vache de 700 kg, c’est presque 500 kg d’eau, soit 60 % d’eau, et il n’y a pas moins de 87 % d’eau dans le lait ! L’abreuvement conditionne l’ingestion de la ration et sa digestion. Les besoins des vaches laitières sont très importants (50 à 80 litres/j au moins) et peuvent doubler en été.
Une vache « normale », dans de bonnes conditions d’élevage, reste autour de l’abreuvoir pendant quelques minutes, immerge le mufle et le menton selon un angle d’environ 60° avec la surface de l’eau. Elle aspire avec sa bouche, puis avale une dizaine de gorgées successives, soit plus de 10 litres en moins d’une minute. Elle répète ces buvées au moins dix fois par jour. Dans l’idéal, elle doit pouvoir boire sans soif.
Ce qu’en disent vos vaches
Dans les cas de manque d’abreuvement les plus graves, on peut noter la difficulté de soulever un pli de peau en pinçant entre le pouce et l’index, au-dessus de l’attache de la mamelle, là où elle est la plus fine, et la persistance de ce pli quelques secondes après l’avoir lâché.
Si la production de lait est inférieure à celle espérée et que les taux de matières utiles sont anormalement élevés, ou plus simplement si l’ingestion des animaux est moins importante qu’attendue, on peut suspecter un défaut général de l’abreuvement. Si les remplissages de rumen sont irréguliers et certaines bouses plus sèches alors que la ration est bien distribuée tout au long de la journée, certaines vaches (les dominées) peuvent ne pas boire assez.
Mais le plus simple reste d’observer les comportements des animaux auprès des abreuvoirs. Ils sont caractéristiques d’un problème : attente, cohue ou bagarre à certains moments de la journée (sortie de traite, après les grosses distributions de ration, si vous (dé) bloquez vos vaches au cornadis…), station répétée d’une vache dominante qui « monte la garde » autour d’un abreuvoir « stratégique », petits lapements avant de boire (débit insuffisant, eau de mauvaise qualité ou souillée… pensez aussi aux courants vagabonds), impatience et gêne mutuelle de plusieurs animaux qui doivent boire en même temps, appui de l’encolure sur le bord de l’abreuvoir (trop haut… ou l’eau est trop basse par rapport au rebord). Observez et notez tout ce qui vous paraît anormal, même et surtout si cela vous semble « habituel ».
Mettez-vous à leur place
1. Mesurez la longueur d’abreuvoir disponible par vache
Par exemple, deux bacs de 1,50 m pour 60 vaches (3 m/60 = 5 cm/vache). Le consensus actuel en Europe est de 7 cm au minimum par vache, plutôt 9 cm en Amérique du Nord, et 20 cm (le tiers de la longueur d’auge !) en Israël ! Aux États-Unis, une étude a permis de mesurer une augmentation de la production d’un kilo par vache pour chaque 2,5 cm rajoutés, dans le cas où il y avait moins de 9 cm par animal au départ, toutes choses restant égales par ailleurs. Comptez 25-30 cm pour les bols, rajoutez la longueur des côtés des bacs si ceux-ci sont bien accessibles à chaque extrémité. Dans tous les cas, s’il y a plus de cinq ruminants dans un groupe, on doit mettre à leur disposition deux points d’eau au minimum pour éviter certains comportements de dominance, qui peuvent persister pendant de longs mois ! Allez voir vos veaux, vos génisses, vos vaches taries, vos animaux au pâturage…
Les vaches boivent à fort débit instantané (15 litres par minute) : le débit des abreuvoirs devrait être au minimum équivalent (ce qui est rarement le cas), ou ceux-ci devraient comporter une réserve, en relation avec les dimensions, et donc avec le nombre d’animaux susceptibles de boire en même temps.
2. Évaluez l’accessibilité de chaque point d’eau
Si les vaches se sont habituées à boire en hauteur (elles buvaient dans les ruisseaux), la hauteur du bord des abreuvoirs ne doit pas dépasser 85 cm. Pour ne pas gêner la déglutition, l’eau doit être à moins de 10 cm du rebord et profonde de 8 cm au moins, la hauteur du menton des vaches ! (voir infographie page précédente). Ne négligez pas non plus l’importance de l’accessibilité des abreuvoirs au pâturage. Même si l’herbe est très riche en eau, les vaches doivent boire assez pour évacuer l’excès de potassium.
3. Vérifiez l’emplacement des abreuvoirs
Le dégagement autour des abreuvoirs doit être de 2 m (la longueur d’une vache, du museau à la queue), et si des animaux doivent circuler à l’arrière de celles qui boivent, il faut 1,20 m de largeur par sens de circulation (voir infographie). Placez les abreuvoirs à l’extérieur des virages pour favoriser l’arrêt et la station des animaux, autant que possible à l’écart du flux des animaux en déplacement. Évitez les abreuvoirs accessibles depuis les aires de couchage, leur fréquentation dérange le repos des autres vaches et souille les accès.
4. Appréciez la propreté de l’eau
L’eau doit être propre, potable : vous-même, en boiriez-vous ?… Pensez-vous que vos vaches sont moins « sensibles » à la qualité et à la propreté des points d’eau ? La température optimale fait toujours débat : l’eau doit être assez rafraîchissante en été (inférieure à 20°C) et pas trop froide en hiver quand c’est possible (refroidisseur de tank bien réglé : débit suffisant et température supérieure à 10°C).
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